# CENTRAFRICA-NEWS-TV/ QUI A FRAPPE L’ARMEE ET ‘WAGNER’ DEPUIS LE TCHAD ?

Luc Michel
2022 11 22/

Centrafrique : la rébellion a-t-elle frappé l’armée et Wagner depuis le Tchad ?

Depuis que les positions de l’armée centrafricaine et de ses alliés russes de Wagner ont été frappées à Bossangoa le 28 novembre, la tension monte à Bangui. Le gouvernement affirme en coulisses détenir les preuves d’une offensive préparée par la CPC, qui utiliserait des bases arrière au Tchad.

La rébellion centrafricaine a-t-elle planifié une attaque sur Bossangoa, la grande ville du nord-ouest du pays ? C’est en tout cas le scénario qui circule, selon les sources de Jeune Afrique, dans les rangs du gouvernement depuis l’attaque aérienne ayant ciblé, le 28 novembre, la base occupée par les forces armées centrafricaines et leurs alliés russes dans la préfecture de l’Ouham.

CENTRAFRIQUE : UN AVION ETRANGER AURAIT BOMBARDE UN CAMP MILITAIRE ET DES PARAMILITAIRES DE WAGNER

« Peu avant 3 heures du matin ce lundi, un avion aurait en effet largué des explosifs sur l’ancienne usine de la Société centrafricaine de développement agricole (Socada), où les soldats locaux et les mercenaires de Wagner sont aujourd’hui cantonnés. L’hypothèse d’une attaque d’un ou plusieurs drones armés a également été évoquée. Aucune perte humaine n’est à déplorer, mais des dégâts matériels ont été constatés. »

FAUSTIN-ARCHANGE TOUADERA QUALIFIE L’ATTAQUE DE BOSSANGOA DE «TERRORISTE»

Interrogations et incrédulité à Bossangoa, nord-ouest de la Centrafrique, après le réveil en sursaut causé dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 novembre par de fortes détonations en provenance du camp militaire des forces armées centrafricaines (Faca) et des paramilitaires russes de Wagner. Le gouvernement a affirmé ce lundi soir 28 novembre qu’un avion non identifié avait bombardé le site, sans faire de victimes.

Selon le communiqué publié par le ministre de la Communication Serge Djorie, un aéronef a largué des explosifs peu avant 3h du matin sur la ville de Bossangoa, ciblant le campement militaire et l’ancienne usine de coton, avant de repartir vers le nord et de traverser la frontière.

La « cellule coton » abrite depuis des années des forces militaires : Français de Sangaris, casques bleus de la Minusca ; puis Forces armées centrafricaines (Faca) et paramilitaires de Wagner depuis la reprise de la ville des mains de la rébellion CPC en février 2021. Ils en ont fait une base importante pour les régions nord et ouest du pays.

DES DEGATS MATERIELS, MAIS PAS DE VICTIMES

Des témoins sur place ont confirmé deux passages en pleine nuit d’un aéronef non identifié, suivis d’intenses détonations en provenance du camp. Des tirs à l’arme lourde et à l’arme légère ont été entendus jusqu’à l’aube. Des projectiles ont été retrouvés dans l’ancienne usine, sur le terrain de football attenant, et dans la concession voisine, du directeur des Eaux et Forêts. Un témoin joint par l’AFP dit avoir retrouvé des bouts de fer dans la toiture de sa maison.

Le maire de Bossangoa, qui confirme l’attaque, évoque la présence d’un avion sans lumière et faisant peu de bruit. Il ajoute que la cible était bien l’usine de coton utilisée par les Faca et les russes de Wagner.

Aucune victime n’est à déplorer. Le communiqué du gouvernement confirme que d’importants dégâts matériels ont été constatés. Il ajoute qu’une enquête a été ouverte. Le gouvernement dénonce « un acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix et qui ne restera pas impuni ».

Un communiqué de presse de la plateforme de la coordination de la Galaxie nationale centrafricaine, proche du pouvoir, a immédiatement rédigé un communiqué dans lequel elle parle de « déclaration de guerre de la France génocidaire ». Une accusation vivement réfutée par Paris. L’état-major des armées indique qu’il n’y a aucune activité militaire française en RCA.

De source locale, la ville de Bossangoa n’avait pas connu d’alerte sécuritaire ces derniers mois.

Aujourd’hui, les regards se portent vers les groupes rebelles mais une action aérienne de leur fait serait une première. Joint ce lundi, un cadre du groupe armé CPC, qui opère dans la région, a nié tout lien avec cette attaque.

À la veille du 54e anniversaire de la proclamation de la République en 1958, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a diffusé mercredi 30 novembre une adresse à la nation dans laquelle il a évoqué l’actualité politique et sécuritaire du pays.

Listant les récents incidents sécuritaires, Faustin-Archange Touadéra est, en particulier, revenu sur le bombardement du camp militaire de Bossangoa dans la nuit de dimanche à lundi. Il n’a pas donné de nouveaux détails, mais a qualifié l’acte de « terroriste ». Et selon lui, elle visait « les intérêts économiques », la dernière usine d’égrenage de coton du pays ayant été touchée.

Il a rappelé que la justice avait ouvert une enquête afin d’identifier l’aéronef, sa provenance et la nature des engins explosifs. De source diplomatique, le sujet a été abordé mardi à Abuja en marge de la réunion de la Commission du bassin du lac Tchad. Durant celle-ci, le président Touadéra aurait demandé la coopération du Cameroun et surtout du Tchad, pointé du doigt par des organisations proches des autorités de Bangui. Ndjamena aurait répondu favorablement.

Faustin-Archange Touadéra s’est aussi engagé dans son discours « à entretenir de meilleurs rapports avec [les] pays voisins par la politique de bon voisinage et la non-ingérence ». Il n’a pas non plus hésité à prendre à partie les opposants à tout projet de réforme constitutionnelle. Ce sont des « associations de malfaiteurs qui créent la psychose » et font appel à des « organisations terroristes ». Plusieurs partis ont d’ailleurs refusé de participer aux cérémonies officielles afin de dénoncer la situation sécuritaire et politique du pays.

DEUX JOURS APRES L’ATTAQUE DU CAMP DE L’ARMEE CENTRAFRICAINE ET DE SES ALLIES RUSSES, L’ENTOURAGE DE FAUSTIN-ARCHANGE TOUADERA ET CELUI DE MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO ONT POUR PRINCIPAL SUSPECT FRANÇOIS BOZIZE.

Selon les informations de Jeune Afrique, « l’attaque de Bossangoa s’est invitée au menu du sommet de la Commission du bassin du lac Tchad, qui se réunissait à Abuja, au Nigeria, le 29 novembre, pour discuter des problématiques de sécurité régionale. Le président Faustin-Archange Touadéra a en effet profité de son allocution pour évoquer le bombardement, la veille, d’une base de ses forces armées (Faca) par un avion venu d’un pays voisin. »

CENTRAFRIQUE : LA REBELLION A-T-ELLE FRAPPE L’ARMEE ET WAGNER DEPUIS LE TCHAD ?

« Le Centrafricain souhaitait avant tout s’adresser à son homologue tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, également présent sur place, et l’informer des éléments disponibles sur l’attaque ayant eu lieu vers 3 heures du matin le 28 novembre. Le sujet a ensuite été une nouvelle fois abordé lors du huis-clos entre les chefs d’État, auquel le ministre de la Défense camerounais Joseph Beti Assomo – il représentait le président Paul Biya – avait été convié. »

« Quatre jours après l’attaque de Bossangoa, le déroulé des événements se précise. Et le regard des autorités centrafricaines se tourne de plus en plus vers l’ancien président François Bozizé, exilé au Tchad, et ses fils, très actifs dans la sous-région. »
« Les enquêteurs centrafricains continuent de tenter de démêler le vrai du faux autour de l’attaque de
Bossangoa, où une base des Forces armées (Faca) et de leurs alliés russes a été bombardée le 28 novembre. Selon nos sources, les experts ont notamment analysé les dégâts occasionnés sur les lieux, qui ont été, selon eux, causés par l’explosion d’une bombe artisanale larguée depuis un avion volant à faible altitude. »

CENTRAFRIQUE-TCHAD : LES PREMIERS ELEMENTS DE L’ENQUETE SUR L’AFFAIRE DE BOSSANGOA

« Comme l’a révélé Jeune Afrique, l’appareil était un engin à hélices de type Casa, ce qui a été confirmé aux autorités par l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique (Asecna). Selon les informations radars, l’appareil aurait opéré une boucle au-dessus de Bossangoa en arrivant de Bozoum, à l’Ouest, puis en quittant la Centrafrique via la région frontalière de Markounda. »

« Bangui privilégie, pour l’heure, la piste d’une attaque venue du territoire tchadien. »

L’attaque de Bossangoa, survenue vers 3 heures du matin dans la nuit du 27 au 28 novembre, continue d’occuper les enquêteurs centrafricains. Les ministères de l’Intérieur et de la Défense procèdent à des recoupements, en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères, la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) et les ONG sur le terrain.

« Objectif : retracer le trajet de l’avion qui aurait bombardé le camp des Forces armées centrafricaines et de ses supplétifs du groupe russe Wagner. D’après les informations recueillies, l’aéronef aurait été entendu à Bozoum avant l’épisode de Bossangoa, puis aurait poursuivi sa route vers l’est du pays avant de remonter vers le Nord. Des témoins affirment l’avoir ensuite repéré au-dessus de Markounda, à la frontière avec le Tchad. »

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