# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ AFRIQUE : MACRON VS LAVROV ?

Karel Huybrechts pour
Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2022 07 27/ Série IV/
(avec Press TV)

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Analyse de la tournée africaine de Lavrov :
Le ministre russe des Affaires étrangères est attendu dimanche soir à Oyo, fief du chef de l’État congolais Denis Sassou Nguesso, à 400 kilomètres au nord de Brazzaville, pour une visite de deux jours. C’est une visite pas comme les autres en cette période marquée par la crise russo-ukrainienne. Le Congo s’est toujours affiché comme un pays neutre dans ce conflit.
Avec Luc Michel, géopoliticien, nous avons analysé l’importance de cette visite.

CAMEROUN: QU’ESPERE MACRON ?

Parallèlement à la tournée du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov en Afrique, le président français Emmanuel Macron y entame également la sienne. Est-ce un hasard ?

Avec les nombreuses critiques de la part de la société civile camerounaise dont Zoom Afrique en a parlé dernièrement, que pourrait bien espérer le président Macron de sa petite tournée ?

Du 25 au 27 juillet 2022, Emmanuel Macron visitera le Cameroun, le pays de Ruben Um Nyobè, Félix-Roland Moumié, Ernest Ouandié, Osendé Afana, tous assassinés par la France pour avoir voulu un Cameroun libre et souverain.

Les historiens les plus sérieux soutiennent que la répression des nationalistes camerounais par l’armée française fit, entre 1955 et 1964, des dizaines de milliers de morts, membres de l’Union des populations du Cameroun (UPC) et civils confondus.

Et pourtant, Ruben Um Nyobè était contre la violence et la lutte armée. C’était un combattant modéré et non extrémiste, mais “il ne reste souvent à l’opprimé d’autre recours que d’utiliser les méthodes qui reflètent celles de l’oppresseur”. Et Nelson Mandela d’ajouter : “Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans ce cas-ci, ce n’était qu’une forme de légitime défense.”

En mai 2009, en visite officielle à Yaoundé, François Fillon, Premier ministre du voyou et inculte Sarkozy, se permit d’affirmer ceci : “Je dénie absolument que des forces françaises aient participé en quoi que ce soit à des assassinats au Cameroun. Tout cela, c’est de la pure invention !” C’est ce qu’on appelle ajouter l’arrogance et le mépris à la barbarie.

Achille Mbembe a souhaité au sommet Afrique-France de Montpellier (8 octobre 2021) que les Africains soient « moins hargneux et plus indulgents vis-à-vis de la France parce que les lignes, d’après lui, bougeraient positivement dans la relation entre Paris et ses ex-colonies ».

FEU MARCEL AMONDJI PENSAIT, QUANT A LUI, QUE LA COLONISATION FRANÇAISE NE SAIT PAS S’ARRETER.

Est donc fausse l’idée selon laquelle la France a abandonné les coups tordus, l’immixtion dans les affaires internes de l’Afrique, le pillage des matières premières, le bashing et l’assassinat des Africains qui lui tiennent tête. Il faut être naïf ou de mauvaise foi pour croire que cette France s’est convertie au droit, à la justice, à la vérité et à l’humilité.

Voilà pourquoi il serait imprudent de se fier aux paroles mielleuses que prononcera le jeune Macron au Cameroun. Les Camerounais et les Africains en général doivent exiger des excuses et des réparations pour les nombreux crimes de la France sur le continent.

CAMEROUN: LA PRESENCE RUSSE FAIT PEUR

Après le Mali, la Guinée, le Sénégal, l’Éthiopie et tout un tas d’autres pays africains, c’est désormais le Cameroun qui montre clairement depuis un certain temps sa tendance de se tourner vers l’axe de l’Est, en l’occurrence la Russie, et ceci ne plait clairement pas à l’axe occidental.

En effet un accord a été signé le 12 avril 2021 entre la République du Cameroun et la Fédération de Russie. L’article 2 dudit accord dispose que la coopération interviendra dans les domaines précis : « l’échange d’opinion et d’information en matière de politique de défense et de sécurité internationale ; le développement des relations dans le domaine de la formation conjointe et l’entraînement des troupes (des forces), de génie, d’enseignement militaire de médecine militaire ».

Ce n’est pas la première fois que l’État du Cameroun signe un accord militaire avec la Russie. En 2015 Moscou et Yaoundé avaient signé un accord militaire de même nature. Cet accord devrait d’ailleurs être renouvelé en 2020, mais la crise sanitaire du coronavirus avait repoussé l’échéance en 2022.

Dans la foulée de ce rapprochement, et alors que Macron se rendra dans quelques jours et pour la première fois au Cameroun, des informations font état de l’intention de la présidentielle camerounaise de faire venir l’entreprise russe Wagner au Cameroun pour combattre en zone anglophone.

MAIS LA PRINCIPALE QUESTION EST DE SAVOIR CE QUE C’EST CETTE « CRISE ANGLOPHONE »

Dont en parle autant les médias mainstream et dont l’axe US-OTAN s’en sert comme un levier de pression et d’accusation contre l’état et l’armée camerounaise.

Tout d’abord, ceux qui visent la déstabilisation dans les zones anglophones sont une minorité. Au Cameroun, un Camerounais est un Camerounais, anglophone, germanophone, francophone, chrétien, musulman, peu importe. Ces divisions et ces amalgames sont seulement faits par les Occidentaux, aussi bien envers leur propre peuple qu’à travers le monde. De plus, et notamment à travers l’opération surnommé « Bamenda Clean », l’armée nationale et les autorités de Yaoundé ont pris les choses en main pour nettoyer les zones anglophones de la présence néfaste de terroristes séparatistes, et contrairement à ce que les médias mainstream montrent constamment, cette opération, fonctionne et la population camerounaise anglophone s’est aussi ralliée à l’armée pour les aider à débusquer les fauteurs de trouble.

La sécurité n’est pas une chose qu’on peut acheter ou importer, elle est liée à un gouvernement, un peuple et à leurs décisions. Que la société Wagner soit là ou non, ce sont les forces camerounaises, soutenues par la population qui assureront la sécurité.

CAMEROUN : MACRON N’EST DONC PAS LE BIENVENU !

Le premier rendez-vous concerne bien sûr l’entretien attendu entre Emmanuel Macron et son homologue camerounais, Paul Biya. Selon la presse panafricaine, les deux hommes pourront discuter des nouveaux enjeux sécuritaires dans le Golfe de Guinée, de l’influence de Moscou, de la crise anglophone, de la menace de Boko Haram dans le nord du pays et des questions politiques.

Emmanuel Macron est aussi censé rencontrer certains des jeunes camerounais qui ont assisté au sommet Afrique-France de Montpellier d’octobre 2021 lors d’une séquence consacrée à la société civile. Cette information est confirmée par Paul Joël Kamtchang, le secrétaire technique du Conseil pour le suivi des recommandations du sommet de Montpellier.

Une source proche du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) laisse entendre que tout est prêt pour une rencontre entre Emmanuel Macron et les patrons camerounais. Les contacts entre le patronat et Paris sont d’ailleurs très avancés. Le 8 juin dernier, Célestin Tawamba a écrit au président français qui présidait alors le Conseil européen. Le président du Gicam sollicitait la tenue d’un sommet Union européenne (UE)-Union africaine (UA), élargie au secteur privé et à la société civile dans le but d’examiner la conjoncture économique internationale. Comme réponse à cette lettre, le 23 juin dernier, Célestin Tawamba a reçu Marie Audouard, la conseillère Afrique et diasporas d’Emmanuel Macron.

Par ailleurs, plusieurs programmes sur cette visite en circulation sur les réseaux sociaux laissent entendre qu’il y aura des tête-à-tête entre Emmanuel Macron et quelques opposants camerounais, à l’instar de Maurice Kamto. Contactée, Luce Delmotte, l’attachée de presse de l’ambassade de France au Cameroun, ne confirme rien. Elle indique qu’il faut attendre que cette visite soit officialisée par l’Élysée et le palais d’Etoudi qui doivent par ailleurs en déterminer le programme.

Le Mouvement Réformateur accuse Emmanuel Macron de venir « perpétuer l’héritage colonial » au Cameroun

Cette formation politique croit connaitre les grandes lignes de l’agenda du chef de l’État français annoncé en visite au Cameroun le 26 juillet prochain.

Depuis l’annonce d’une visite officielle du président français Emmanuel Macron au Cameroun, l’élite intellectuelle et politique rivalisent d’arguments pour exprimer son ressentiment de l’arrivée de l’homme d’Etat, dont l’agenda n’est pas encore rendu officiel, ni par l’Elysée, encore moins par Etoudi. Cependant, le parti politique d’opposition Mouvement Réformateur (MR), croit connaitre les grandes lignes de cette visite d’Emmanuel Macron, et indique qu’elle est essentiellement orientée vers la défense des intérêts français au Cameroun, mais surtout sur les batailles de succession que se livrent certains caciques dans le sérail pour la prendre la place Paul Biya à la tête de l’Etat.

« L’heure est grave. Emmanuel Macron ne vient pas à Yaoundé en villégiature. Mis à part le passage express et sans considération de 6h de François Hollande en juillet 2015, 23 ans après la visite du Président Chirac en juillet 1999, Emmanuel Macron, vient au Cameroun pour perpétuer l’héritage colonial au mépris des aspirations démocratiques du peuple camerounais », a commenté Samuel Billong, le président du MR, dans un communiqué rendu public ce mardi 19 juillet 2022.

Il invite avant toute chose le président français à solder le passif historique qui existe entre le Cameroun et la France, et à « reconnaitre les crimes et massacres commis pendant la guerre d’indépendance dans notre pays », tout en le mettant en garde contre son éventuelle une implication, qui serait jugée « pernicieuse », dans la transition qui s’annonce à la tête du pays.

LE CHEF DE LA DIPLOMATIE RUSSE SERGUEÏ LAVROV A ENTAME LA DEUXIEME ETAPE DE SA TOURNEE AFRICAINE DEBUTEE AU CAIRE EN EGYPTE.

Son avion a atterri vers 22h30 à l’aéroport international d’Ollombo, a constaté un journaliste de l’AFP. Son programme prévoit de passer une nuit dans ce fief du chef de l’État congolais Denis Sassou Nguesso, à 400 kilomètres au nord de Brazzaville. Le président Sassou Nguesso et le ministre Sergueï Lavrov auront des entretiens en tête-à-tête lundi.

Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en février dernier, le Congo-Brazzaville s’affiche comme un pays « neutre » dans ce conflit. Le ministre russe se rendra ensuite en Ouganda et en Ethiopie. Au Caire, il s’est efforcé de rassurer ses partenaires égyptiens, quant aux risques d’insécurité alimentaire, en Afrique notamment, après l’accord sur des « couloirs sécurisés » pour les exportations de céréales.

« Guerre en Ukraine, crise alimentaire, réchauffement climatique: l’Afrique au temps des incertitudes
Avec la guerre en Ukraine, de nouveaux défis ont pris le continent par surprise. L’approvisionnement en denrées de base est grandement menacé », commente Le Soir de Bruxelles : « c’est l’effet papillon : la guerre en Ukraine qui mobilise l’Europe a entraîné en Afrique des conséquences dramatiques, la plus visible étant le risque de pénurie de fertilisants et de denrées alimentaires telles que le blé. Cette crise à laquelle nul ne s’attendait s’est soudainement superposée à d’autres périls dont le réchauffement climatique et la prolifération de guerres qui minent des Etats fragiles et engendrent de nouveaux flux de réfugiés ».

Coupables : les sanctions occidentales !
L’insécurité alimentaire pourrait faire baisser de 3% le produit intérieur brut des pays africains.

CONGO-BRAZZAVILLE:
LE CHEF DE LA DIPLOMATIE RUSSE SERGUEÏ LAVROV ATTENDU DANS LE FIEF DU PRESIDENT SASSOU

Le ministre des Affaires étrangères est attendu dimanche soir à Oyo, fief du chef de l’État congolais Denis Sassou Nguesso, à 400 kilomètres au nord de Brazzaville, pour une visite de deux jours. C’est une visite pas comme les autres en cette période marquée par la crise russo-ukrainienne. Le Congo s’est toujours affiché comme un pays neutre dans ce conflit.

Selon le programme officiel de cette visite, la première du genre en terre congolaise, l’avion de Sergueï Lavrov va se poser sur l’aéroport d’Ollombo, près d’Oyo, ce dimanche à 20h15, heure locale. Il viendra du Caire, où le chef de la diplomatie russe commence sa tournée africaine.

En fin journée, il sera reçu par son homologue, Jean-Claude Gakosso. Lundi en fin de matinée, des entretiens en tête-à-tête sont prévus avec le président congolais qui n’a cessé d’affirmer que le Congo était neutre dans le conflit qui oppose Moscou à Kiev depuis cinq mois. Brazzaville promeut une résolution pacifique de ce différend et appelle les deux parties au dialogue.

Dans une tribune de l’unique quotidien de Brazzaville, Sergueï Lavrov salue la place de l’Afrique dans le contexte géopolitique actuel. « Aujourd’hui, les États africains jouent un rôle de plus en plus important dans la politique et l’économie globale », écrit-il, ajoutant qu’ils apportent « d’une manière énergique leur contribution au règlement des problèmes clés de notre époque ». Brazzaville et Moscou entretiennent des relations diplomatiques sans discontinuer depuis 1964.

L’AFRIQUE EST AUJOURD’HUI DEVENUE UN ENJEU DE TAILLE.

L’Afrique est aujourd’hui devenue un enjeu de taille.
Du Caire en Égypte, où il a entamé une tournée africaine le 24 juillet dernier, le chef de la diplomatie russe, Sergeï Lavrov, s’est rendu au Congo où il était, le 25 juillet dernier, l’hôte du président Denis Sassou Nguesso. Un choix qui est loin d’être un effet de hasard quand on sait que depuis le début du conflit russo-ukrainien, Brazzaville brille par une position de neutralité qui ne saurait laisser Moscou indifférente.

Ainsi en va-t-il de l’Éthiopie et de l’Ouganda, les prochaines étapes des missi dominici du puissant locataire du Kremlin. Des axes avec lesquels Moscou entend renforcer sa coopération après ce qui a été vécu par Addis-Abeba et Kampala, comme une mise en quarantaine par les Occidentaux. En effet, après l’éclatement de la guerre du Tigré en Éthiopie, Addis-Abeba s’est vu suspendre son soutien budgétaire par l’Union européenne au moment où les Américains procédaient à un gel de leur accord commercial. La même frustration a été vécue par Kampala qui a été prise en grippe par les mêmes Occidentaux pour des raisons de violations présumées de droits de l’Homme.

Cette tournée africaine du chef de la diplomatie russe est une visite de raison

Ce n’est certainement pas pour rien que dès l’entame de son périple au Pays des pharaons, le diplomate russe a tenu à rassurer ses partenaires africains quant aux risques d’insécurité alimentaire en lien avec la guerre en Ukraine et les difficultés d’exportation des céréales. Un accord ayant été trouvé la veille en Turquie, sous l’égide des Nations unies. Quand on sait que l’Occident n’a jamais manqué l’occasion d’en rejeter la responsabilité sur la Russie, on peut se demander si, en plus de la recherche de soutiens, Sergei Lavrov ne tente pas de polir l’image de son pays à la face du continent africain qui subit durement les affres de cette guerre suite à sa position de neutralité et sa volonté de s’allier à la Russie, l’Iran ou encore la Chine.

L’Afrique est aujourd’hui devenue un enjeu de taille.

C’est pourquoi l’on peut se demander si, au-delà des questions de coopération bilatérale, Brazzaville sera l’occasion pour le président congolais, de réintroduire le plaidoyer de l’Afrique en faveur de facilités d’approvisionnement du continent et d’une solution négociée du conflit russo-ukrainien dont les conséquences pèsent lourdement sur les économies africaines en termes de renchérissement des coûts de produits de première nécessité comme les hydrocarbures et les céréales. L’histoire le dira. En attendant, de Brazzaville à Kampala en passant par Addis-Abeba, l’on peut s’interroger sur les retombées de cette visite du diplomate russe, pour les populations des pays visités. En effet, c’est de cela qu’il devrait s’agir en premier, dans le fond. Car lorsqu’un dirigeant occidental foule le sol africain, le peuple africain montre bien qu’il n’est pas le bienvenu contrairement à la visite avec les dirigeants russes, iraniens ou chinois. Car tout le monde le sait maintenant, avec les pays occidentaux, l’Afrique s’attend à des sanctions, des tentatives de déstabilisation, l’occupation de leur pays, le pillage de leur ressource.

Une tournée bénéfique pour l’Afrique comme pour la Russie. Grâce à l’Afrique, la Russie peut notamment obtenir de l’aide afin de contourner le régime de sanction que lui a imposé l’Occident et qui a plus un effet contraire. Évidemment, ce régime de sanction pénalise beaucoup plus les pays européens que la Russie elle-même. La volonté des pays africains à vouloir traiter avec les pays du bloc de l’est plutôt qu’avec l’occident ne cesse de s’accroître et des pays occidentaux comme la France se sentent donc en danger.

C’est pourquoi le chef de l’État français a également entamé sa tournée dans des pays stratégiques africains comme au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau. Contrairement à la tournée de Sergei Lavrov, Emmanuel Macron n’est absolument pas le bienvenu sur le continent africain et la société civile et les nombreux panafricanistes l’ont bien démontré.

Depuis sa réélection en avril dernier, c’est sa première tournée sur le continent noir. La première étape de ce déplacement sera le Cameroun. L’un des pays qui s’est également tourné vers la Russie pour pouvoir contenir la crise des séparatistes anglophones et des groupes terroristes comme Boko Haram.

Selon certains analystes, ce qui intéresse Emmanuel Macron, c’est précisément de semer les graines nécessaires pour continuer à garder son influence au Cameroun, dans l’ère d’après Paul Biya. Ce qui lui assurerait de pouvoir continuer à compter sur les ressources naturelles du Cameroun pour alimenter la France dans l’actuelle crise énergétique auquel elle est confrontée.

Après le Cameroun, cap vers le Bénin ou des intérêts militaires seraient visiblement en jeu.

Cette étape sera mise à profit pour évoquer un appui français en matière de soutien aérien, de renseignement et d’équipements militaires.

Emmanuel Macron bouclera sa tournée africaine par la Guinée-Bissau, pays dont le président, Umaro Sissoco Embalo, vient de prendre la tête de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une visite qui montre bien la volonté de Paris de vouloir remettre les choses au clair concernant la CEDEAO et surtout suite à sa défaite contre le Mali. D’ailleurs, cette visite serait également le prolongement de la tentative de coup d’État contre le président Embalo en février 2022 qui ressemblait terriblement à une mise en garde tout de suite avant qu’Embalo ait pris les rênes de la CEDEAO.

De manière générale, on peut dire que ce sont seulement les intérêts qui guident les pas de Macron à Yaoundé, Cotonou et Bissau. N’allez donc pas lui demander d’aller faire des dissertations sur la démocratie et les droits humains ou les grands discours sur la lutte contre le terrorisme.

En tout cas, Macron a déjà prévenu tous ceux qui seraient tentés de crier au scandale de le voir s’afficher aux côtés de dirigeants africains, en disant en substance ceci : « Je ne vais pas dans ces pays pour donner des leçons ou promouvoir un modèle ». Et c’est cette posture que tous les présidents occidentaux adoptent quand ils sont en déplacement dans des pays africains ou les pays qui n’ont que du mépris concernant les droits humains notamment, dans des monarchies du golfe Persique. Joe Biden vient de rendre visite à l’un d’eux, au Proche-Orient. Dans ce pays, l’on n’a pas hésité un seul instant à dissoudre le corps d’un journaliste après l’avoir assassiné.

Et pendant que les pays occidentaux s’accommodent de ces pays prédateurs des droits humains devant l’Éternel pour préserver leurs intérêts, ils n’hésitent pas à s’ériger en donneurs de leçons sur la démocratie à l’encontre des pays faibles avec lesquels ils ont peu d’intérêts. Leur devise pourrait donc être la suivante : les affaires d’abord, la démocratie et les droits humains peuvent toujours attendre.

L’Occident veut absolument préserver sa politique colonialiste qui appartient au passé alors que la Russie, l’Iran ou bien encore la Chine veulent avancer en se concentrant sur l’avenir du monde avec leur vision multipolaire et leur politique gagnant-gagnant.

Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
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