# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ GUERRE FROIDE 3.0 (III) : LES POINTS CHAUDS DE LA CONFRONTATION ENTRE LES BLOCS (UKRAINE, ASIE CENTRALE, CENTRAFRIQUE)

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Flash Vidéo Géopolitique/ Geopolitical Flash Video/
2021 04 12/
Série III/2020-1326

Nous avons vu dans les deux premières parties de notre analyse comment la « Guerre freoide 3.0 » voit la structuration de deux blocs militaires antagonistes. Quels sont les points chauds de la confrontation entre les Blocs ?

I-
MER NOIRE, CRIMEE, DONBASS

TERRORISME EN CRIMEE :
LE MEGA COUP FOURRE DU «SULTAN» CONTRE POUTINE

Le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a annoncé ce 2 avril qu’il « avait empêché une attaque terroriste en Crimée » : deux terroristes qui prévoyaient de faire « exploser un établissement d’enseignement dans la ville de Simferopol ont été arrêtés », a rapporté l’agence de presse russe Interfax. « Deux citoyens russes, nés en 1992 et 1999 et membres du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (Ndla : Al Qaida en Syrie), ont été arrêtés », a déclaré le FSB dans un communiqué de presse. Selon le FSB, « les détenus prévoyaient de mener une attaque armée à l’aide d’engins explosifs improvisés dans un établissement d’enseignement de Simferopol ».

Les terroristes prévoyaient de fuir en Syrie via l’Ukraine et la Turquie après avoir mené l’attaque et de rejoindre les rangs de leurs camarades là-bas.

« Des composants pour la fabrication d’engins explosifs improvisés avec des éléments nocifs, ainsi que des explosifs, ont été saisis aux adresses des criminels, ainsi que des instructions pour la production d’explosifs et d’engins explosifs », a affirmé FSB en poursuivant : « Des correspondances et des enregistrements de messages vocaux échangés avec des émissaires d’organisations terroristes internationales discutant d’actes planifiés, confirmant l’implication des détenus dans la propagande et le financement du terrorisme, ont été découvertes parmi les matériels de communication saisis. »

Cela intervient alors que récemment une chaîne de télévision américaine a interviewé Abou Mohammed al-Joulani, chef du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (ex-Front al-Nosra) en s’évertuant à polir son image. En réponse à cette interview, les experts du journal Rai Al-Youm ont écrit que « Joulani est le produit du groupe terroriste Daech, a été son allié et a combattu dans ses rangs, mais aujourd’hui face aux États-Unis et l’Occident, il se présente comme un héros de la lutte contre le terrorisme et partisan de la liberté et des droits de l’homme ».

L’attaque sur le territoire de la Crimée menée par les membres du groupe terroriste soutenu par les USA intervient alors que les tensions frontalières entre la Russie et l’Ukraine sont montées d’un cran.

DONBASS:
LE DEPLOIEMENT RUSSE EN CRIMEE FACE A KIEV, WASHINGTON, ANKARA ET … PARIS

Face au déploiement russe en Crimée: des Rafale proposés à l’Ukraine ! L’armée ukrainienne a annoncé ce jeudi 8 avril « qu’avec la mort d’un autre soldat, le nombre de militaires ukrainiens tués est passé à 25 depuis le début 2021 ». Les Ukrainiens ont accusé la semaine dernière la Russie « d’avoir déployé des troupes aux alentours de la frontière commune », prétendant que « les séparatistes pro-russes violaient systématiquement le cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine ».

En Crimée: nous assistons à un face-à-face Moscou-Paris. Sur fond du transfert des renforts russes vers la Crimée, Paris propose donc à l’Ukraine l’achat de ses chasseurs Rafale. Dans ce contexte, les dernières nouvelles font état de l’offre du président français Emmanuel Macron de la vente des avions de combat Rafale à l’Ukraine ; l’armée française aurait proposé à l’Ukraine un nombre indéterminé de ses chasseurs de quatrième génération qui remplaceraient sa flotte de MiG-29. Et ce, pour réagir au déploiement des chasseurs russes.

Dans ce droit fil, ce 7 avril, le département américain de la Défense a fait état de l’entretien téléphonique du chef d’état-major interarmées des États-Unis avec ses homologues russe et ukrainien. « Washington est préoccupé par l’escalade de la tension dans l’est de l’Ukraine et nous sommes conscients des agissements des forces russes à la frontière » (sic), a prétendu un porte-parole du Pentagone. L’Ukraine a récemment annoncé avoir reçu plusieurs centaines de millions de dollars d’aide militaire américaine qui comprend notamment des véhicules blindés, des drones et des missiles antichars.

Alors qu’au cours de ces dernières semaines, de nombreuses sources ont fait état d’éventuels nouveaux conflits dans l’est de l’Ukraine, l’armée russe a dépêché des renforts vers la péninsule de Crimée, qui faisait autrefois partie de l’Ukraine, mais a été annexée à la Russie lors d’un référendum populaire en 2014.

Les sources russes affirment que « les équipements sont destinés à être utilisés lors des exercices militaires réguliers et annuels dans la région de Crimée et n’ont rien à voir avec les affrontements avec l’armée ukrainienne ». Cependant, les experts affirment que « l’exercice militaire est en effet un prélude à une éventuelle offensive militaire de l’armée ukrainienne contre les militants séparatistes dans la région du Donbass ». Les images publiées sur les réseaux sociaux montrent d’énormes convois militaires, comprenant des véhicules de transport de troupes amphibies et blindés comme le BTR-82, ainsi que des trains destinés à transporter les BMD du personnel aéroporté de la 56e brigade Type 56 de la force aérienne de l’armée russe.

À noter que l’armée russe a par ailleurs pour la première fois depuis un an, envoyé des équipements plus sophistiqués tels que des véhicules de combat d’infanterie BMP-3 et des obusiers automoteurs MSTA-S dans la péninsule de Crimée.

ANKARA VEND DES DRONES A KIEV

Le président ukrainien a annoncé que son pays avait signé un contrat d’achat de drones de combat avec la Turquie.

Il est vrai que depuis que la Turquie s’est mise à mieux répondre aux appels de coopération de ses alliés au sein de l’OTAN, les gestes propres à irriter Moscou se multiplient à Ankara. S’il est vrai que la Turquie campe sur sa position concernant l’achat des S-400 russes, il est aussi vrai qu’Ankara fait désormais des yeux doux à l’Ukraine, largement impliquée dans une nouvelle crise l’opposant à la Russie. Du « non » retentissant adressé à Kiev au sujet de la fermeture du détroit de Bosphore sur les navires russes, on en est arrivé aujourd’hui à la vente des drones de combat à l’Ukraine. Le président ukrainien Petro Porochenko vient d’annoncer la signature d’un accord sur l’importation de drones turcs. Selon l’agence de presse officielle iranienne, IRNA, le président ukrainien, Petro Porochenko, a déclaré samedi 12 janvier, sur son compte Facebook: « Comme convenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, un contrat d’achat de drones de type Bayraktar TB2 a été signé avec la Turquie ». Pourtant Porochenko n’a pas précisé le nombre ni la valeur de ces drones. « Ces drones sont équipés de technologies de pointe et peuvent transporter des missiles pour détruire des véhicules blindés de transport de troupes, des infrastructures, ainsi que des cibles offshore », a-t-il ajouté.

Le président ukrainien a annoncé que ce contrat a été signé entre une filiale de la compagnie ukrainienne des armements, Ukroboronprom et le constructeur turc de drones Baykar Makina, dans le cadre du développement des coopérations technico-militaires entre l’Ukraine et la Turquie. L’Ukraine travaille en étroite collaboration avec la Turquie et les deux pays cherchent à développer leurs coopérations dans divers domaines. La Turquie est contre le rattachement de la Crimée à la Russie.

LA STRATEGIE RUSSE EN UKRAINE

Dans la crise ukrainienne, l’armée russe a divisé sa stratégie en deux parties :

– soutenir indirectement les militants ukrainiens dans l’est de l’Ukraine en les équipant de diverses armes, sans confrontation directe avec l’armée ukrainienne ;

– et maintenir une présence militaire officielle dans la péninsule de Crimée afin de menacer les régions riveraines de la rivière Dnipro, en cas d’attaque de l’armée ukrainienne contre Donbass.

TENSIONS AU DONBASS

En revanche, l’armée ukrainienne, après une interruption de six ans, semble être déterminée à reprendre les zones contrôlées par les milices de Donetsk dans l’est du pays. Ces dernières années, l’Ukraine a remodelé son armée avec l’aide des pays occidentaux ; le soutien financier des États-Unis et de certains pays européens lui a permis de se munir des équipements militaires de dernière crie.

LA FRANCE MENACE LA RUSSIE: « NOUS SOUTENONS L’INTEGRITE TERRITORIALE DE L’UKRAINE » (JEAN-YVES LE DRIAN)

Exprimant son présumé soutien à l’Ukraine, le ministre français des Affaires étrangères a déclaré que « la Russie devrait clarifier ses récents mouvements militaires à ses frontières ».

Ayant fait état, dans un communiqué publié ce lundi 12 avril, de ses discussions sur la situation en Ukraine lors des appels avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le ministre fédéral allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française s’est dit « préoccupé par les récents mouvements importants de troupes russes près de la frontière orientale de l’Ukraine et en Crimée ». « La France considère qu’il est important que la Russie clarifie le cadre et les raisons de ces actions, notamment à travers l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe », a-t-il lancé.

Le Drian a appelé « la Russie à mettre fin à ce qu’il appelle les provocations » (sic) et « à adopter les plans nécessaires pour entamer la désescalade sans délai ». En outre, il a souligné « le plein soutien de la France à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationales »; indiquant que « la France ne reconnaît pas le rattachement de la Crimée à la Russie ».

DONBASS: L’ESCALADE DE TENSION SERAIT LE « DEBUT DE LA FIN » POUR L’UKRAINE (MOSCOU)

L’escalade de tension dans le Donbass serait le « début de la fin » pour l’Ukraine, a mis en garde un haut responsable du Kremlin. Le chef de cabinet adjoint du président Poutine, Dimitri Kozak, a déclaré, jeudi 8 avril, que le déclenchement d’hostilités majeures dans l’est de l’Ukraine marquerait « le début de la fin » pour Kiev. « En effet, les responsables de Kiev jouent avec le feu et je soutiens les évaluations qui circulent également à l’intérieur de l’Ukraine, selon lesquelles le début des hostilités sera le début de la fin de l’Ukraine », a-t-il souligné. « C’est une blessure auto-infligée, une balle non pas dans la jambe mais au visage », a rapporté l’agence de presse officielle RIA Novosti, citant Kozak.
Le principal assistant de Poutine a ajouté que Moscou « devrait prendre la défense » des citoyens russes dans l’est de l’Ukraine « en fonction de l’ampleur des conflits ».

Dimitri Kozak a continué : « À présent, les parties étrangères ne peuvent pas avoir un impact décisif sur les politiques agressives de Kiev. Concernant l’influence des Américains dans ce dossier, je ne vois aucun impact définitif sur la politique étrangère. Pour les jeunes gens, tout soutien étranger semble important mais ce n’est pas forcément définitif ».
Dimitri Kozak a ajouté que les responsables de Kiev tentaient de régler la crise politique à l’intérieur de l’Ukraine à l’aide du modèle militaire qu’ils avaient appliqué dans la région du Donbass. « Les partenaires occidentaux de la Russie auprès du Groupe Normandie n’ont aucune hâte pour organiser des négociations destinées à apaiser la tension », a déclaré le haut responsable du Kremlin.

CONFRONTATION EN MER NOIRE

Par ailleurs, les principaux ports ukrainiens longeant la mer Noire ont restreint, jeudi 8 avril, leurs opérations maritimes en raison d’exercices militaires dans la région, a déclaré l’autorité portuaire ukrainienne. « Les restrictions s’appliquent aux ports de la région d’Odessa », a déclaré l’autorité portuaire ukrainienne sans préciser la durée des restrictions.

Les forces militaires et navales de l’armée ukrainienne s’engagement actuellement dans un grand exercice militaire dont l’organisation n’avait pas été prévue. L’exercice se déroule dans un contexte de tension dans la région du Donbass.

Le même jour, la BBC s’est référée à ses sources auprès du Pentagone pour rapporter que les États-Unis examinaient un possible acheminement de navires militaires vers la mer Noire afin d’exprimer leur soutien au gouvernement ukrainien. Le Pentagone n’a ni affirmé ni rejeté le reportage de la BBC.

Dans ce droit fil, un responsable de la Douma russe a souligné que le déploiement de navires de guerre américains dans la mer Noire ne ferait pas peur à Moscou qui était prêt à se confronter à tout nouveau scénario. Une dizaine de navires de guerre appartenant à la flottille de la Caspienne, la plus ancienne flottille de la Marine militaire russe, se dirigent actuellement vers la mer Noire pour participer à une manœuvre dont l’objectif est d’examiner le niveau de disposition des effectifs de la Marine.

II-
XINJIANG ET QUESTION OIGOUR

Il semble que les tentatives américaines visant à étendre la guerre sur les territoires russe et chinois aient échoué, en raison des actions coordonnées des pays membres de l’axe de la Résistance et de leurs alliés.

PROPAGANDE ANTI-CHINOISE DE L’OCCIDENT

À peine quelques jours après la signature de l’accord de partenariat stratégique Iran-Chine, l’ambassadeur iranien à Pékin Mohammad Reza Keshavarzzadeh s’est exprimé sur les mesures entreprises par le gouvernement chinois afin de réduire la pauvreté dans la province du Xinjiang, une région qui a longtemps été au cœur de la propagande anti-chinoise de l’Occident qui prétend défendre les droits de certains groupes séparatistes actifs dans cette zone en Chine.

III-
ASIE CENTRALE ET OCEAN INDIEN

De même, certains rapports indiquent que « le Hezbollah libanais a l’intention d’ouvrir un bureau à Moscou » alors que le chef des Hachd al-Chaabi irakien vient tout juste de s’y rendre. Tout laisse donc à croire qu’une « alliance de l’Est » axée sur le tandem Iran/Résistance se forme contre les coalitions maritimes américaines dans le golfe Persique, la mer d’Oman et le nord de l’océan Indien.

UNE « ALLIANCE DE L’EST » AXEE SUR LE TANDEM IRAN-RESISTANCE

A cet égard, il convient de rappeler l’exercice naval Iran-Pakistan et la visite du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Pakistan, tandis que le ministre tadjik de la Défense a récemment rencontré son homologue iranien et le chef d’état-major des forces armées iraniennes à Téhéran.

LA SEMAINE PROCHAINE A MOSCOU, UNE REUNION DU COMITE MILITAIRE DE L’OTSC

Parallèlement, le général Emomali Sobirzoda, premier vice-ministre de la Défense et chef d’état-major général des forces armées du Tadjikistan, est attendu la semaine prochaine à Moscou, pour assister à une réunion du Comité militaire de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). La coopération de l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) avec l’Iran et l’Ouzbékistan est en cours d’examen.

La réunion du comité militaire de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) se tiendra le 14 avril à Moscou sous la présidence de Valery Vasilyevich Gerasimov, premier vice-ministre de la Défense et chef d’état-major général des forces armées russes. Les chefs d’état-major des forces armées d’Arménie, de Biélorussie, du Kazakhstan et du Kirghizistan devraient également assister à cette réunion. Lors de la réunion, le chef d’état-major général des forces armées tadjikes est censé informer ses homologues des priorités militaires de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) proposées par le Tadjikistan qui prendra la présidence de l’organisation en 2021.

La réunion portera sur « les défis et les menaces de sécurité militaire en Europe de l’Est, dans le Caucase et en Asie centrale » ainsi que sur les programmes conjoints de formation des systèmes de commandement et de contrôle, les activités du Centre de réaction aux crises de l’Organisation du traité de sécurité collective, et la création d’une unité commune de radioprotection, de protection chimique et biologique et de soutien médical.

L’OTSC est une organisation à vocation politico-militaire fondée le 7 octobre 2002. Elle regroupe l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan.

IV-
CENTRAFRIQUE

La Russie est « de retour sur les champs de bataille de la Guerre froide », dit Stafort. Mozambique, Libye, Soudan. Mais pas uniquement. Le « pré carré » français est aussi concerné …

LA RCA EPICENTRE DE LA CONFRONTATION ENTRE LES BLOCS EN AFRIQUE

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A deux mois de la présidentielle ( le 1er tour s’est déroulé le 27 décembre 2020), Albert Yaloké Mokpemé, porte-parole de la présidence centrafricaine, résumait de manière très diplomatique : « La coopération militaire entre la Centrafrique et la Russie est en train de monter en puissance »…

Depuis la guerre froide et l’implosion de l’URSS, la Russie avait perdu son influence sur le contient au profit des anciennes puissances coloniales mais aussi de la Chine, du Maroc et de la Turquie (alliés étroits de l’occident). Aussi, son retour ne s’est-il pas sans encombre vis à vis des pays aux intérêts déjà bien installés, notamment la France. « L’implication croissante de la Russie en Centrafrique s’inscrit dans une stratégie de reconquête plus large de Moscou sur le continent africain », confie à Marianne Jean de Gliniaty ancien ambassadeur de France en Russie et chercheur associé à l’Iris (l’Institut français des relations internationales).

EXPORTATION D’ARMES AU DÉTRIMENT DE PARIS

L' »ex grand frère » tente ainsi de rattraper son retard avec ses moyens. « Et cela passe par la vente d’armes et de formations militaires car c’est ce que le pays maîtrise le mieux », souligne l’ancien diplomate. Selon le dernier rapport du Sifri (un observatoire international reconnu sur marché de l’armement), la Russie est devenue, entre 2014 et 2019, le principal pourvoyeur d’armes sur le continent africain. Elle représente près de la moitié (49%) de la totalité des équipements importés. Moscou en vend presque deux fois plus que les deux autres gros fournisseurs, États-Unis (14%) et Chine (13%). La France, fournisseur historique du continent, détient quant à elle la quatrième place, avec 6,1% du marché. « Si les Russes sont de retour, il faut bien qu’ils grappillent de la place un peu partout » note le chercheur. En 2000, 16 pays africains achetaient des armes à la Russie, contre 21 aujourd’hui.

A l’occasion de la parution du rapport, Aude Fleurat, chercheuse au Sipri, livrait cette analyse auprès de RFI : « Il y a beaucoup de concurrence entre les différents pays fournisseurs et il semblerait que la France n’ait pas nécessairement réussi à en tirer profit, en tout cas pas autant qu’elle le faisait auparavant. C’est peut-être aussi que le lien avec les anciennes colonies sont en train de se desserrer ».

« En outre, les méthodes utilisées et proposées par la Russie semblent séduire de plus en plus de pays. Premier argument de taille : le prix ». Réputés onéreux, les équipements américains et européens ne seraient pas accessibles à tous les états, qui préfèrent ainsi se tourner vers la Chine et la Russie.

LE RESPECT DE LA SOUVERAINETE DES ETATS

D’un point de vue politique et diplomatique, la Russie fédère également. « Les Russes sont légitimistes, ils prennent les pouvoirs pour ce qu’ils sont et affirment leur principe de non-ingérence », ajoute le chercheur Jean de Glianiasty. « De plus, ils ne donnent pas de leçon en matière de droits de l’homme et profitent de ne pas avoir de passé colonial. Ces arguments plaisent ».

Le retour de la Russie sur le continent passe par les anciens pays alliés à l’URSS, comme l’Algérie, le Mozambique, l’Éthiopie ou encore l’Angola. Mais pas seulement puisque depuis trois ans, le Kremlin s’implante peu à peu en Centrafrique. Un pays jusqu’ici considéré comme étant le « pré carré » français.

Pour montrer sa volonté d’instaurer une nouvelle ère durable de coopération avec l’ensemble du continent, la Russie a d’ailleurs organisé un sommet, « qui ne sera probablement pas le dernier », commente Jean de Gliniasty. Établi dans la ville de Sotchi (connue pour avoir organisée les Jeux Olympiques d’hiver en 2014) du 22 au 25 octobre 2019, l’événement a réuni une cinquantaine de chefs D’État ou de gouvernement africains. « Organiser un sommet marque l’intérêt pour l’Afrique, cela permet de faire passer des messages, de signer des contrats… C’est un formidable outil de promotion », ajoute le chercheur.

PARTOUT EN AFRIQUE

« Une situation quasi similaire en Guinée. Via son ambassade, le Kremlin a récemment livré un appui sans faille au président Alpha Condé » qui visait un troisième mandat.

« Dans d’autres pays, comme à Madagascar, une enquête de la BBC montre que la Russie a financé la campagne présidentielle de plusieurs candidats. Plus récemment en Centrafrique, l’ONG américaine anticorruption The Sentry (co-dirigée par l’acteur américain George Clooney, bras droit de Georges Sorös à Hollywood) « dénonce » inlassablement des tentatives de déstabilisation

LA GUERRE DE LINFORMATION :
DES PLATEFORMES D’INFORMATION RUSSES OU NEOPANAFRICANISTES FACE À FRANCE MÉDIA MONDE

Pourtant, loin d’être seulement militaire ou politique, l’influence de la Russie s’étend aussi par le soft power. Des plateformes informationnelles comme Sputnik News ou Russia Today (RT), offrent depuis quelques années un autre point de vue que celui de France média monde (RFI et France 24 notamment). « Ces plateformes amènent une offre narrative alternative, notamment une hostilité ou une remise en cause de certains mécanismes comme le franc CFA », nous explique Kevin Limonier, maître de conférences à l’Institut français de géopolitique (Paris 8).

Dans une note rédigée en 2017 au sujet de la diffusion de l’information russe en Afrique, le chercheur rapporte d’ailleurs que « dans certains pays où le rôle de la France est particulièrement important dans les débats politiques locaux, les contenus produits par les plateformes russes, financées par Moscou, peuvent être mobilisés par des militants pour contrer les positions françaises (…) Très récemment, on a vu au Mali infuser l’idée que la France devait partir et grosso modo laisser la Russie gérer », rappelle le chercheur.

NOTRE ROLE ET NOTRE ACTION :
LA STRUCTURATION D’UNE RUSSOSPHERE PANAFRICAINE

Au coeur de la campagne russophobe américano-francaise et de la guerre médiatique contre la russie en centrafrique, il y a au coeur le livre ‘The company you keep’ contre Yevgeny Prigozhine et moi-même.

* Lire sur :
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel/posts/2241456375988768

j’ai decrypté dans dans ‘Appels sur le Continent’ du 8 avril 2021 sur Afrique Media la campagne internationale russophobe contre la Russie, Yevgeny Prigozhine et le soi-disant « Groupe Wagner » …

* L’émission complète sur :
https://vimeo.com/534776822

Au cœur de la campagne de déstabilisation américano-française, il y a donc le livre « The company you keep. Yevgeny Prigozhine’s Influence Operations in Africa » (édité par la ‘Free Russia Foundation’ à Washington). Un livre qui mêle mythes et réalités. Un chapitre sur les médias m’y est consacré. Dans des articles dérivés du livre, notamment sur le site US ‘The Daily Beast’, on rajoute encore une couche pour diaboliser les ennemis des USA. PRIGOZHINE y est traité de gangster. J’y esuis qualifié de « méchant sorti des films de James Bond » (sic) et mes réseaux en Afrique et en Eurasie sont directement visés par cette campagne. « L’un des principaux phénomènes apparus depuis la seconde moitié du XXe siècle est la déconstruction de l’adversaire »

* Lire la première partie de mon analyse sur
LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY :
GUERRE FROIDE 3.0, LE RETOUR DE LA CONFRONTATION DES BLOCS GEOPOLITIQUES
http://www.lucmichel.net/2021/03/29/luc-michels-geopolitical-daily-flash-video-guerre-froide-3-0-le-retour-de-la-confrontation-des-blocs-geopolitiques/

* Lire la seconde partie de mon analyse sur
LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY :
GUERRE FROIDE 3.0 (II) : LA RESTRUCTURATION DU BLOC AMERICANO-ATLANTISTE AUTOUR DES ‘TROIS OTAN’
http://www.lucmichel.net/2021/04/01/luc-michels-geopolitical-daily-guerre-froide-3-0-ii-la-restructuration-du-bloc-americano-atlantiste-autour-des-trois-otan/

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)
POUR EODE

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
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* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :
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